Les explications du chômage
Analysé par les principaux courants de la pensée économique, le chômage fait actuellement l'objet de nouveaux débats théoriques qui s'efforcent de mieux cerner l'étude de ce problème à partir d'une meilleure connaissance du marché du travail.
Les grands schémas explicatifs du chômage
L'analyse de la situation contemporaine du chômage a donné naissance à trois grands types d'explication :
- Une explication classique, qui impute la responsabilité du chômage à l'insuffisante rentabilité des entreprises ;
- Une explication keynésienne, pour laquelle le chômage résulte d'une demande solvable insuffisante ;
- Une explication plus structurelle qui lie le chômage à des facteurs économiques et sociaux permanents.
Le chômage classique
Pour l'analyse classique, l'équilibre économique s'accompagne du plein emploi des facteurs de production, travail et capital ; le chômage durable ne trouve donc pas sa place dans une telle approche. Lorsqu'il existe, cependant, il est le signe d'un déséquilibre macroéconomique provisoire.
Deux raisons peuvent expliquer la présence du chômage dans le modèle libéral classique :
- L'insuffisante flexibilité des prix – donc du salaire, prix du travail – à la baisse ;
- Et d'insuffisantes capacités de production des entreprises.
Ces deux facteurs sont par ailleurs intimement liés : le niveau trop élevé et rigide de la rémunération du facteur travail a pour conséquence une rémunération insuffisante du capital, c'est-à-dire une rentabilité trop faible des investissements. Les entreprises sont alors conduites à renoncer à l'exploitation de certains équipements et à l'extension des capacités de production existantes ; c'est donc l'insuffisance de la rentabilité qui engendre le chômage classique.[2][1]
Le chômage keynésien
Dans l'analyse keynésienne, une économie peut être durablement en situation de sous- emploi[2][2][2] si la demande globale est durablement inférieure à l'offre globale. Dans ce cas, les entreprises sont désireuses de produire plus, mais ne le font pas par suite de l'insuffisance de la demande. L'équilibre ainsi réalisé est régressif et contribue à créer du chômage.
Dans la mesure où le chômage keynésien est caractérisé par l'existence de capacités de production inemployées, il peut être diagnostiqué par l'analyse des taux d'utilisation des équipements. Plus les équipements sont utilisés, plus le chômage keynésien est faible, toute chose égale par ailleurs.
Le chômage lié aux structures économiques et sociales
La permanence, voire l'extension du chômage tend à montrer que les explications du phénomène par l'insuffisance de l'offre productive ou de la demande solvable sont plus complémentaires qu'opposées. A coté de celles-ci cependant, se développent depuis peu d'autres approches qui visent à faire du chômage une variable liée à la nature des structures économiques et sociales.